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À partir de 1940, la situation dans les campagnes se détériore. La violence présente dans les milieux ruraux entraine une migration forcée vers la ville prospère, dans laquelle les conditions de vie semblent idéales (Stadel : 1975). Ce phénomène occasionne une réduction de la productivité dans les campagnes et une augmentation du taux de chômage dans les zones urbanisées. La ville de Medellín, malgré sa planification d’expansion urbaine, n’était pas réfléchie pour accueillir autant d’arrivants. Les agriculteurs doivent donc emménager chez leurs proches, accentuant le surpeuplement des logements, ou encore se construire un habitat informel (Restrepo Cadavid, 2011 : 45). En seulement 25 ans, la population est passée de 275 000 à 1,3 million d’habitants entre 1952 et 1977 (Medellin Laboratory : 2011), ce qui a contribué à un phénomène d’urbanisation rapide, laissant 18 % de la population dans les quartiers informels. En résumé, le territoire de Medellín est urbanisé à 30 %, mais 90 % de la population s’y concentre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces établissements spontanés sont qualifiés d’« urbanisations pirates [1] », c’est-à-dire qu’il y a une création d’îlots et de réseaux routiers implantés de façon illégale. Ils se situent à flanc de montagnes, jusqu’à 500 mètres au-dessus de la vallée. (Bérard : 2013) En raison de la limite physique que constitue la cordillère des Andes, le développement est grandement restreint à l’horizontale. En 1968, afin de contrer ce type de développement, l’état adopte une loi qui définit l’urbanisation pirate comme un crime pouvant mener à l’emprisonnement (Restrepo Cadavid, 2011). Pour pallier le manque de logement, l’état construit des logements publics, cependant, cette tentative prend fin à la fin des années 1980. Cette approche amène un autre type d’urbanisation, soit la « squatter urbanization » (Restrepo Cadavid, 2011 : 46), qui occupe de façon illégale, sans planification urbaine, ce qui occasionne une organisation défaillante du secteur et un haut niveau d’insalubrité. Les habitants vivent alors dans des conditions sanitaires précaires avec un accès insuffisant à l’eau, à l’assainissement et aux infrastructures (Restrepo Cadavid, 2011). Contrairement aux quartiers plus aisés au sud, les quartiers ségrégés sont majoritairement au nord et présentent une grande pauvreté, un faible accès à l’emploi et une faible mobilité (Stadel, 1975). « Over 70% of the squatter settlements have no direct access to a public transport system. They have to rely on private cars and taxis. The consequence is a lesser degree of spatial mobility which in turn entails a lower social mobility» (Stadel, 1975: 253). De plus, la protection officielle par les autorités policières est inexistante dans ce type de développement. Une grande quantité d’activités criminelles s’y déroulent, ce qui génère un haut niveau d’insécurité à travers ses habitants. Enfin, le gouvernement n’arrive pas à contrôler le taux de criminalité, la violence en hausse ainsi que le trafic de cannabis et de cocaïne, qui deviennent très présents dans ces milieux particulièrement démunis.

 

Medellín en 1970 :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vers la fin des années 1980, Medellín devient l’exportateur principal de drogue vers les États-Unis (Sanín et Jaramillo, 2004), abritant le cartel du narcotrafiquant Pablo Escobar. Les évènements liés à cela entrainent une hausse d’homicides supplémentaires, en comparaison avec les 2 autres villes principales de Colombie, soit Bogotá (capitale) et Cali (troisième ville du pays).

 

« Nous ne sortions plus de nos maisons, sauf pour nous rendre à l’école ou au travail. Et nous ne savions jamais si nous allions rentrer vivants le soir ni qui serait à la maison pour nous accueillir. Il m’a fallu des années pour cesser d’imaginer des bombes dans tous les véhicules immobilisés. »

Paula Andrea Bustamante Jaramillo , travaille au service des  communications D’ACI 

(Bérard, 2013 : 12)

 

Toute cette violence entraine la population dans une perte de son identité. Les habitants se réfugient dans leur maison, et la vie sociale et économique de la ville s’en trouve grandement ébranlée : « [...] turned into an area where people just passed by, with no aesthetics and cultural legacy to remind them what the city had been in the past. » (Medellín laboratory, 2011 : 22)

 

Certains organismes ont tenté d’intervenir auprès de la population afin de réduire le climat tendu de la ville en augmentant la surveillance au sein des quartiers. L’état a émis une loi constitutionnelle afin de donner des pouvoirs aux organismes (Sanín et Jaramillo, 2004). Malheureusement, les groupes de paramilitaires devaient aider la population, mais sont devenus des délateurs qui donnaient l’information à la police. Leur lien avec la population s’est éteint à cause de leurs nouveaux pouvoirs ainsi que la corruption qui s’est infiltrée dans leur groupe (Sanín et Jaramillo, 2004).

 

DÉGRADATION DE LA SITUATION URBAINE
1950 > 1990

(Rodriguez)

(Echeverri, 2009)

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